Des chiots à la maison, pour moi, c’est du pur bonheur… un concentré d’émerveillement quotidien, une saveur à la fois douce et coquine.
Quelque chose dans mes profondeurs se nourrit intensément. Mon âme est en joie ! C’est difficile à décrire… là, je suis à ma place plus que nulle part ailleurs. Je suis dans mon axe, fidèle à mes valeurs et à qui je suis, au-delà des schémas, des inquiétudes, des peurs. C’est comme si plus rien ne pouvait m’arrêter…
Mes priorités se réorganisent constamment en fonction des imprévus, des horaires de chacun, des nombreuses visites, etc. C’est comme si je jonglais avec le temps avec bien plus d’aisance que d’habitude. Mes « antennes » sont ouvertes, je suis en mode « réception » … Quelque chose d’intense et de terriblement vivant s’éveille, au contact de ces petites vies.
Même si rien de tout cela n’exclut un certain épuisement, pour ne pas dire un épuisement certains, face à la multitude d’aspects à gérer… Les chiots me donnent encore davantage d’énergie qu’ils n’en prennent.
Alors on me demande, tout naturellement, pourquoi je ne fais pas cela plus souvent (voire pour gagner ma vie), puisque cela m’épanouit tellement…
Etrangement, je n’en ai pas envie. Je ne pense pas que je pourrais m’y consacrer avec autant de cœur. Vivre ces aventures tous les 2, 3, 4 ans… leur donne un goût d’exceptionnel, dont je me délecte chaque jour.
Et puis, il y a aussi les aspects plus lourds à gérer… comme la recherche de familles pour mes petits trésors. Pour moi, c’est un des aspects les plus lourds de tout le processus (quand tout va bien et que ni la chienne ni ses chiots n’ont de souci de santé… c’est toujours un risque et une incertitude). Nous avons jusqu’ici trouvé huit supers familles ; le contact passe. On est sur la même longueur d’onde et on partage les mêmes valeurs. Pour nous, c’est primordial. Parce que nous donnons tout à nos chiots pendant 2 mois et que nous avons besoin de nous sentir en confiance quand leurs nouvelles familles viennent les chercher pour démarrer leur nouvelle vie. Ces contacts-là me réchauffent le cœur à chaque fois, comme une bouffée d’oxygène. Je leur dis « merci, de tout cœur ».
A côté de cela, il y a toutes les autres demandes, parfois carrément farfelues : insister pour choisir sur photos quand les chiots ont une semaine, demander un chiot bleu merle aux yeux bleus disponible à tel moment et à tel tarif, etc. Il y a aussi ceux qui ne prennent pas la peine de se renseigner (nous avons pourtant un site web dédié à nos chiens…) et qui sont vexés quand on ne prend du coup pas leur demande en compte. Là, il faut arriver à garder son calme… et ne pas se laisser déstabiliser (la fatigue n’aide pas 😉).
Je suis régulièrement choquée par les réactions de certains candidats qui nous contactent… et qui semblent s’imaginer que « parce qu’ils paient », ils sont en position de décider comment les choses vont se dérouler… Euh, comment dire… ? Ce n’est pas une paire de chaussures qu’ils achètent ! Ce sont nos petits trésors. Alors non, ils ne partiront pas chez le premier venu, sous quelque prétexte que ce soit.
Finalement, les personnes qui cherchent un chiot, trouvent normal de choisir l’endroit qui leur convient le mieux, pour des raisons qui leur appartiennent. C’est logique. Mais ça va dans les deux sens… nous aussi, pouvons choisir à qui confier ces boules de poils qui feront toutes toujours partie de notre famille.
Régulièrement, nous avons besoin de discuter de nos ressentis, d’essayer de comprendre ce qui nous a heurté, d’où vient parfois le malaise après un entretien. Quand je termine une conversation téléphonique avec une boule dans l’estomac, il est clair qu’aucun de nos chiots n’ira chez cette personne. Ce n’est pas un jugement. C’est juste que ça ne « colle » pas, que mes tripes me disent « non merci ». Quand nous avons fixé un rendez-vous téléphonique avec quelqu’un et que la personne nous demande qui nous sommes, tout ce qui passe, c’est un manque de préparation de l’entretien (pas de souci si les gens se renseignent à plusieurs endroits), et un immense manque de respect. Alors nous passons notre chemin…
Une fois n’est pas coutume, peut-être y a-t-il un aspect « coup de gueule » à mon article de cette semaine. Mais la recherche de familles pour des chiots qu’on élève, c’est une étape incontournable… et vraiment pas simple !
Rien de tout cela n’entache le bonheur vécu avec les chiots, à les voir s’éveiller et à les guider dans leur évolution, pour qu’ils soient prêts à distribuer autour d’eux tout l’amour dont ils sont porteurs. Parce que c’est leur future mission : apporter de la joie dans la vie de ceux qui croisent leur chemin. Et ils s’y emploient déjà activement !
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Mon intention en partageant ceci avec vous, c'est de faire prendre conscience qu'élever une portée, ce n'est pas uniquement câliner des boules de poils craquantes... il y a beaucoup d'autres aspects à prendre en compte.
Certes, chacun fonctionne comme il le souhaite, et c'est simplement notre point de vue que je partage. Mais je pense que souvent, les personnes ne réalisent pas à quel point certains s'investissent pour élever une portée de chiots bien dans leurs patounes, alors que d'autres se contentent de produire et vendre des chiots. C'est important d'apprendre à faire la différence. En ce qui nous concerne, cela influence évidemment le choix des futures familles de nos chiots...