D'amour et d'eau fraîche, avec un peu de lait!

Dans les coulisses…  Les chiots auront 3 semaines dimanche. 

Leur vitesse d’évolution est juste impressionnante… ils marchent (même s’ils manquent encore un peu de stabilité !), commencent à s’asseoir, leurs yeux se sont ouverts et ils commencent à entendre.  Leurs vocalises se diversifient ; ils commencent à émettre de petits jappements et grognements adorables. Les interactions avec maman Keziah changent, elle passe du temps près d’eux sans les nourrir… juste pour le plaisir.  Ils se découvrent aussi les uns les autres, se tètent et se mâchouillent.

 

Keziah aimerait passer la nuit avec nous, comme « avant », alors depuis les naissances, on a trouvé un compromis, elle reste avec ses chiots jusqu’à 3 heures du matin, je me lève pour la sortir au jardin et elle vient avec moi jusqu’environ 5-6h.  Là, elle retourne près de sa marmaille pendant une petite heure (et moi, je retourne au lit !) avant la préparation des gamelles du matin et le début officiel de la journée.

 

En bref, le nettoyage, le pesage, et les diverses tâches d’intendance m’occupent jusqu’à environ 9h.  Là, c’est le moment pour les humains de prendre leur petit-déjeuner et je m’octroie ma pause café (sacrée !).  Puis c’est le moment des promenades des grandes, selon l’horaire des tétées…

Entre les soins aux chiens de tous âges, les aspects administratifs, les courses et l’intendance, le tri des photos, la gestion de toute la famille, et les pauses pour souffler un peu, les journées filent comme des éclairs.  La fatigue est bien présente, mais largement compensée par le privilège d’être témoin d’un tel spectacle, aussi intense qu’éphémère puisque chaque jour est différent, et qu’ils ne sont avec nous que pour quelques semaines…

 

Je dois bien le dire aussi, c’est une aventure plutôt sereine.  Aucun souci jusqu’ici. 

 

Ce matin, petit extra, on a réorganisé « l’espace chiots » : pendant que je nettoie leur caisse, je les mettais dans un panier.  Ils arrivent à en sortir… donc, nécessité de réaménager l’espace pour qu’ils puissent marcher par terre en toute sécurité. 

Keziah est toujours extraordinaire.  Elle s’occupe avec attention de son petit monde, et communique très clairement avec nous par rapport à ses autres besoins : boire, manger, s’isoler au jardin, besoin d’une sieste au calme, envie de jouer, etc.  On a observé qu’elle demande systématiquement à boire (du lait coupé d’eau, sinon rien) avant d’allaiter ses petits.  Elle accueille les visiteurs avec une grande fierté, est adorable avec eux, profite des caresses pendant qu’on observe ses chiots… une maman hyper zen et confiante.

 

Il y a des tas de petites choses qui sont différentes avec elle, comparé aux portées de ses aînées.  Alors on se questionne au fur et à mesure qu’on avance, selon ce qui se présente… on cherche constamment un nouvel équilibre.  Peu importe qu’il ne dure sans doute que quelques jours, jusqu’aux prochains changements.

 

Un climat de confiance

La confiance est une des valeurs qui m’est le plus chère.  C’est comme un trésor, dont il faut prendre soin au quotidien.  Et c’est, selon moi, une fondation essentielle à toute relation. 

 

L’aventure que nous vivons avec Keziah aujourd’hui est imprégnée de cette délicieuse saveur.  Dans toutes les directions.

  • Elle prend confiance en elle en tant que maman, dans ce rôle qu’elle découvre jour après jour, et dans lequel elle excelle véritablement.
  • Je prends confiance en moi, comme elle, au fur et à mesure des mini-choix et des mini-décisions quotidiens à prendre, à tous niveaux, pour le bien-être des 15 membres que compte actuellement notre cellule familiale.
  • Elle a totalement confiance en moi, en Manu, et en chacune des autres louloutes.  Elle nous le prouve par son attitude totalement détendue, peu importe ce qui se passe.  Ce matin, pendant que nous réaménagions son espace, elle était paisiblement couchée dehors.  Il n’y a jamais aucune tension de sa part quand les autres louloutes sont à proximité du parc, ni quand on leur a présenté quelques chiots à travers le parc, hier.  Nous restons attentifs, bien sûr.  Mais sa zenitude est touchante, et très apaisante.
  • Parfois, j’aimerais contrôler certaines choses, pour me rassurer… mais alors je sens que c’est elle qui me demande de lui faire confiance.  Après tout, elle sait en général mieux que moi ce qui est bon pour elle et ses chiots, et ce dont elle a besoin.  A moi de l’écouter, de lâcher prise !  (je progresse, d’ailleurs 😉)

Cette ambiance sereine dans laquelle nous évoluons ensemble aujourd’hui, n’est rien d’autre que la conséquence naturelle d’une façon de vivre dans laquelle nous donnons depuis presque 7 ans, la priorité à la confiance mutuelle qui se construit, jour après jour, entre les différents membres de notre petite tribu. 

C’est aussi ce qui nous permet d’accueillir, par exemple, les futures familles des chiots, en toute simplicité et dans la détente.  Tout le monde ne reçoit pas forcément des personnes « inconnues » chez soi.  Nous leur expliquons clairement qui est qui, dans notre troupe canine, et comment se comporter.  Alors, tout roule, dans un calme relatif (après un petit quart d’heure d’agitation raisonnable, bien normale).   Nos « nouveaux visiteurs » ont d’ailleurs tous souligné combien il faisait calme et serein.

 

Quand je dis que nous donnons priorité à la confiance dans nos relations avec nos chiens, cela veut dire par exemple qu’il n’est pas question d’autorité, ni d’obéissance dans notre communication avec elles, mais bien de d’écoute, de clarté et de cohérence.  Nous n’utilisons pas « d’ordres » pour communiquer avec elles.  Nous leur parlons, simplement.  Comme à des membres de notre famille.

 

Cela veut dire aussi que nous prenons nos décisions dans le but d’assurer le bien-être et la sécurité de chacun, et de tous.  Cela se traduit parfois, par exemple, par le fait de les faire rentrer une à la fois (plutôt qu’en groupe) pour saluer les visiteurs. Ce n’est pas une règle générale.  Nous nous adaptons toujours aux circonstances et à l’état émotionnel de nos louloutes.  Pour que tout le monde se sente bien.  Parce que la confiance ne se construit que dans un climat serein.

Cela demande d’abord observation et écoute, puis réflexion.  Comment procéder ?  Qu’est-ce qui pourrait fonctionner ?  Nous mettons en place nos idées.  Puis on regarde comment les choses se passent, et on ajuste si nécessaire. 

 

Cela signifie-t-il que nous ne rencontrons pas de difficultés ?  Non, bien sûr.  Les défis sont réguliers, surtout dans un contexte comme celui-ci, où une flexibilité constante est demandée à tous les membres de notre famille, qu’ils soient humains ou canins.

 

Personne n’a toutes les réponses.  Aucun être vivant ne vient au monde avec son mode d’emploi. 

Aucune relation non plus. 

Tout ce qui est vivant, change, tout le temps. 

Mais je suis convaincue qu’un climat de confiance est le terreau idéal pour cultiver un dialogue attentif et bienveillant, qui permet à son tour de vivre les changements  et de gérer le quotidien en faisant de notre mieux, avec le plus de sérénité possible. 

 

Cela demande du travail, bien sûr, et une volonté de rester ouvert, mais n’est-ce pas là que se trouvent les occasions d’évoluer, avec  (et grâce à) nos compagnons canins ?