Et voilà, la tornade est arrivée ! Keziah a donné le jour à 9 chiots en pleine santé le dimanche 23 février, entre 10h30 et 14h45 (en pleine journée, c’est sympa 😉). Elle a été super, et tout s’est passé sans le moindre accroc. Comme si elle avait fait sa toute sa vie (c’est sa première portée). Ils sont tous en pleine forme et grossissent bien. Keziah est une maman très attentive, qui prend bien soin de sa marmaille. La petite famille est installée au living, nous avons donc toujours un œil ou une oreille sur ce qui se passe.
Dès le deuxième jour, Keziah nous a fait comprendre qu’elle souhaitait continuer à faire partie de la famille, et a commencé à quitter l’enclos des chiots et la caisse de mise-bas quand son petit monde s’est endormi, bien repu. Elle sort au jardin avec les autres et n’a aucun souci avec leur présence à proximité du parc.
Il est manifeste que la famille compte beaucoup pour elle (elle vit avec sa demi-sœur Bliss, leur maman Zou et sa grand-mère Shaddaï), et la confiance qu’elle nous exprime est touchante. En pleine mise-bas, elle m’a fait un petit bisou sur le nez, qui m’a touchée en plein cœur.
Ces 10 premiers jours de vie des chiots ont été très « bousculants » pour nous, comme toujours. Chaque aventure est unique… et porteuse de ses leçons de vie !
C’est évidemment émotionnant d’assister à la venue au monde de ces petits êtres qu’on a senti bouger dans le ventre de leur maman, de découvrir les bouilles, ainsi que de découvrir notre louloute sous un nouvel angle, dans son rôle de maman. C’est toute la famille qui est mise à contribution, avec la réorganisation du living, les nuits chahutées, les bruits et les odeurs, etc. Sans compter le nombre impressionnant de lessives, et autres nettoyages ! Elever des chiots, ce n’est pas seulement le bonheur de les voir évoluer… en fait, c’est épuisant, et passionnant à la fois. Mais il faut avoir le cœur bien accroché 😉.
Les autres louloutes se sont montrées très curieuses et excitées au début, mais ça s’est rapidement calmé. Il est clair qu’elles aimeraient entrer en contact avec les chiots, surtout Zou qui se faufilerait bien dans l’enclos…
Un des défis de ces aventures, c’est qu’on a à peine trouvé une façon de fonctionner… qu’il est temps de changer ! Tout évolue si rapidement qu’il est primordial d’être à l’écoute.
La plus belle leçon que Keziah nous ait rappelée jusqu’ici, c’est qu’on ne peut pas prendre soin des autres convenablement si on ne prend pas d’abord soin de soi… Les tout premiers jours, Keziah était tellement dévouée à ses petits trésors, qu’elle était en alerte permanente, et bondissait au premier cri d’un chiot. Cela ne nous a pas alertés au début. En tant que jeune maman, cela ne nous semblait pas anormal en soi. Jusqu’à ce que nous réalisions après 2-3 jours que Keziah devenait anxieuse. Sa volonté de bien faire prenait le pas sur tout le reste. Nos autres louloutes avaient été capables de se détendre et se reposer en dehors de la caisse quand elles avaient des chiots. De se déconnecter un peu de la marmaille pour reprendre des forces. Pour Keziah, l’instinct maternel de Keziah était plus fort que tout. Elle avait besoin d’un petit coup de pouce pour trouver ses marques, sans s’épuiser.
Alors nous l’avons une première fois obligée à quitter à la caisse à un moment où elle ne le demandait pas, et je l’ai emmenée avec moi dans une autre pièce pour préparer les gamelles du soir de tout le monde. Elle m’a accompagnée sans souci, et sitôt arrivée dans la buanderie (pièce plutôt fraîche), elle s’est littéralement écroulée, et endormie.
Là, c’est devenu évident. Keziah était anxieuse parce qu’épuisée, à force d’être en permanence sur le qui-vive.
J'ai continué à l’emmener avec moi pour les gamelles, ou pour la sieste, et chaque fois, je l'ai vue se détendre profondément.
Après environ 24 heures, elle a commencé à quitter d’elle-même la caisse plus régulièrement, quand tout le monde a fini de téter. Elle se repose près de nous pendant 1h-1h30, puis elle retourne près des chiots. Elle a compris que c’était OK de s’occuper de ses chiots, et de s’en éloigner pour se reposer.
Quelle différence depuis ! L’anxiété a disparu. Elle est sereine et tranquille. Elle a recommencé à jouer au ballon dans le jardin, ou avec nous dans la maison. Tout son enthousiasme est revenu. Et elle s’occupe toujours aussi bien de sa petite famille.
J'avoue que je me reconnais dans son comportement… souvent, à force de vouloir tout faire le mieux possible, j’oublie de prendre soin de moi et de m’octroyer le repos qui est justement nécessaire à ce que je veux accomplir (plus que jamais quand il s’agit de prendre soin d’une portée, vu le boulot que cela représente, et la façon dont ça me nourrit le cœur). Chez les humains, ça s’appelle le perfectionnisme, non ?
Quelque chose me dit que je ne suis pas la seule…
Merci Keziah pour ce rappel précieux. Je veillerai à m'octroyer des pauses pour prendre bien soin de tout ton petit monde, et savourer cette aventure qui me rappelle que chaque jour est unique!
Un autre contexte dans lequel les chiens peuvent avoir tendance à dépasser leurs limites, ce sont nos seniors canins qui, pour être avec nous et nous faire plaisir, exagèrent.
Encore un autre contexte pourrait être un chiot qui est fatigué et aurait besoin de repos, mais n’est pas encore capable de se poser de lui-même. Souvent, ses humains, le voyant énervé ou excité, auront tendance à croire qu’il a besoin de se défouler… alors que c’est le contraire !
Bref, les chiens aussi peuvent aller trop loin, et ce n’est pas meilleur pour eux que pour nous !
Alors apprenons à être à l’écoute (d’eux et de nous-même), avec de plus en plus de finesse 😉
Les chiots sont ici :-)