"Non!", mot magique?

"Mon chien croit qu'il s'appelle "non!".  Voilà une affirmation souvent présentée de façon humoristique… qui concerne le plus souvent des chiots et des chiens ados. Le chien entend tellement souvent « non ! » qu’il pourrait penser que c’est son nom…

 

Pourtant, derrière l’humour, se cachent souvent pas mal de frustration, de ras-le-bol, parfois de découragement. Cette phrase exprime « je passe mon temps à lui interdire des choses, mais mon chien ne m’écoute pas… » , « il est têtu, dominant, il n’en fait qu’à sa tête », « il le fait exprès, il me nargue ». Entre incompréhension et lassitude, les personnes se sentent souvent perdues et démunies, voire en colère.

 

A mon sens, cette phrase est simplement révélatrice : le chien en question, quel que soit son âge, se retrouve trop souvent dans des circonstances qu’il n’a pas la maturité pour gérer, et/ou par rapport auxquelles il n’a pas compris les limites qu’on a essayé de lui communiquer.

 

Cela peut concerner, par exemple, des bêtises à la maison. Une chose est certaine : plus un chiot/jeune chien dispose d’espace, plus il a de bêtises potentielles à faire ! Et forcément, quand nous le laissons seul ou sans surveillance, il s’occupe avec ce qui se trouve à sa portée.

 

Pour encadrer un jeune chien, je pars d’un principe simple : soit je ne suis pas disponible pour le surveiller, et il se trouve alors dans un endroit dans lequel il n’a pas la possibilité de faire de bêtise (pièce, parc, cage), soit je suis disponible pour garder un œil dessus ; auquel cas, je pourrai réagir au moment où il envisage de faire ce que je considère comme une bêtise. A ce moment-là, si je redirige son attention ailleurs, je ne lui donne pas la possibilité de commettre son méfait, et aucune sanction n’est nécessaire. Si je n’ai pas pu anticiper, je suis présente pour l’interrompre sur le moment. Dans les deux cas, ce sont mes actes qui parlent, plus que des mots. Mais le message est clair.

 

Attention, être occupé, c’est aussi être « indisponible ». Si je fais du télétravail par exemple, je mettrai en place la même chose que si je quitte la maison : mon jeune chien sera dans un endroit sécurisé.

 

C’est comme cela que nous avons encadré nos louloutes, dès leur plus jeune âgeKeziah et Bliss n’ont jamais fait de dégât. Zou a rongé un pied de meuble, une nuit, quand elle avait un an ; elle n’a jamais rien abîmé d’autre (elle aura 10 ans en juin prochain).

 

Cette façon de faire limite très fortement le nombre de « non ! », et le nombre de sanctions. Comme les sanctions sont rarement nécessaires, elles gagnent en efficacité quand on y a recours. Et le climat général est beaucoup plus serein.

 

Bien sûr, les chiens apprennent à comprendre la signification du mot « non ». Mais s’ils ont une liberté qu’ils ne sont pas en mesure de gérer, font des bêtises en veux-tu-en-voilà, et qu’ils entendent « non » en permanence, comme nous, ça finit par leur passer au-dessus de la tête… bonjour la frustration ! (en plus des dégâts)…

 

En tout état de cause, quel que soit l’âge de votre chien, si vous remarquez que vous répétez des interdictions, c’est qu’il y a quelque chose à modifier dans votre façon de fonctionner. Pour nos chiens, les règles que nous voulons mettre en place et faire respecter n’ont la plupart du temps aucun sens… alors c’est à nous qu’il revient de nous assurer qu’ils les comprennent.

 

Concernant les interdictions, les limites, les règles, la répétition de l’injonction « non ! » peut nous servir de petit signal d’alerte. Constater que vous vous énervez, que vous criez, est un autre signal à prendre en compte.

 

La plupart du temps, cela arrive quand notre vase déborde… alors on perd le contrôle de soi, ce qui rend la communication compliquée et peu constructive. Quand nous perdons notre calme, c’est souvent parce que nous avons tardé à réagir. Le comportement non-désiré s’est amplifié… et d’un coup, c’est nous qui explosons. Alors que si nous prenons la peine d’agir dès que le comportement commence, quand tout le monde est encore calme, la communication est beaucoup plus efficace ! Nous nous exprimons avec cohérence et clarté, et le chien comprend beaucoup mieux le message.

 

Quand nos chiens comprennent où se trouvent les limites, ils sont se sentent davantage en sécurité et se sentent plus détendus.

 

A nous donc de veiller à donner à nos chiens l’encadrement dont ils ont besoin, selon leur âge, les circonstances, et ce qu’ils sont capables de gérer. 

  • Vous avez un jeune chien qui vous donne du fil à retordre ?
  • Du mal à établir des limites et à les lui communiquer ?
  • Vous faites de votre mieux, mais ça ne fonctionne pas ?

 

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