La structure est un élément essentiel, d’abord quand il s’agit de se construire, puis pour continuer à s’épanouir et être bien dans sa peau. C’est le cas tant pour nos chiens que pour nous !
La structure, ce sont les guides qui permettent de se développer de façon harmonieuse et sécurisante, et de traverser les moments plus compliqués.
Imaginez un peu la circulation automobile, sans structure, sans code de la route ! En quelques secondes seulement, ce serait le chaos le plus total…
En éducation canine, la structure est souvent synonyme d’autorité et de sanctions qui tombent, quand on marche hors des clous. La hiérarchie est une forme de structure, mais pas la seule !
A mon sens, construire une relation avec autrui est un processus, ancré avant tout dans une intention de profonde bienveillance. Une relation juste et harmonieuse avec nos chiens est basée (entre autres !) sur notre volonté d’assumer notre rôle de leader/guide grâce à une communication la plus cohérente possible, dans le respect de soi et de l’autre.
Guider, c’est montrer le chemin. A travers nos intentions, nos choix et décisions, et nos actes.
Guider, c’est aussi encadrer. Communiquer où se trouvent les limites. Ce qui est autorisé ou pas, quand ça l’est, et quand ça ne l’est pas.
Une intention de base de bienveillance dans une relation basée sur le dialogue, n’exclut en aucune façon de poser des limites ! La structure est tout aussi indispensable que dans n’importe quelle autre approche.
La différence se situe plutôt dans la façon dont les limites sont exprimées et communiquées.
Et quand elles sont « transgressées », il y aura également une conséquence, une sanction. Qui sera elle aussi, exprimée différemment. Mais elle n’en aura pas moins de poids !
Si nous intervenons dès les premiers signes annonciateurs d’un dérapage, et que nous restons maîtres de nous-mêmes, pas besoin d’arriver avec nos gros sabots !
Mieux encore, quand nous comprenons que notre rôle de guide implique de prendre des décisions pour le bien-être et la sécurité de tous, nous veillons à ce que certaines situations n’aient même pas l’occasion de se présenter ! Quand nous anticipons, pas de risque de dérapage. Et pas de sanction nécessaire ! La structure est présente cependant, à travers les choix que nous posons au fur et à mesure. Et le message passe. Pas besoin d’un frontal.
Exemple : nous attendons des visiteurs et les chiens sont très excités. Voici une des façons possibles de gérer la situation tranquillement. Nous anticipons et mettons la petite troupe au jardin, calmement. Elles vaquent à leurs occupations. Les visiteurs arrivent et nous les accueillons sereinement. Quand tout le monde est posé, les chiens ont eu l’occasion de se calmer de leur côté. Alors nous les laissons venir, souvent une ou deux à la fois, et le contact avec les visiteurs est enthousiaste et agréable pour tous.
L’objectif « sérénité » est atteint. La structure, c’est la façon de fonctionner que nous avons mise en place pour y parvenir. Ce n’est pas parce que nous n’interagissons pas en direct avec les chiens, dans le feu de l’action, que l’apprentissage n’a pas lieu. D’ailleurs, de plus en plus souvent, nous n’avons plus besoin de mettre les louloutes à l’écart. Elles accueillent parfois les visiteurs avec nous, simplement.
Je voudrais souligner aussi que gérer une dynamique de groupe n’a rien à voir avec la gestion d'un individu, seul. Un groupe est constitué non seulement de plusieurs individus avec chacun sa personnalité, mais aussi de toutes les influences qu'ils exercent les uns sur les autres.
Quand nous devons chausser nos gros sabots et sanctionner de façon « marquante », c’est la plupart du temps parce que nous avons mis trop de temps à réagir… les choses se sont intensifiées, emballées, et on a perdu le contrôle. De nous-mêmes, de nos chiens, et de la situation. Alors il faut taper du poing sur la table… et ce n’est agréable pour personne.
A mon sens, la structure (dont nous avons tous besoin, je le répète) est à la fois un encadrement et un repère, qui permet de bien fonctionner, et qui rassure.
Nos chiens trouvent ce repère sécurisant dans notre façon de fonctionner avec eux, au quotidien. Notamment dans notre cohérence, dans notre communication.
Chez nous, les divans sont « chiens bienvenus ». Les louloutes y ont accès quand elles le souhaitent. Si elles rentrent de promenade en mode « cracra », nous nous arrangeons pour que la grosse partie de la saleté soit évacuée dans un endroit approprié.
Par contre, il n’est pas question pour nous d’imposer à nos visiteurs, la présence de nos chiens dans les divans ! Alors dans ce cas-là, la règle change. L’accès aux divans n’est plus autorisé… aux chiens 😉. Pour cela, il nous suffit de le leur communiquer, avec clarté et cohérence ! Et elles comprennent très bien : elles s’installent par terre, ou sur des coussins.
Ce qui pose problème pour nos chiens concernant les limites, ce n’est pas le message que nous voulons leur faire passer, mais le manque de cohérence souvent présent dans notre communication. C’est cela qui fait qu’ils ne savent pas sur quelle patte danser ! Peut-être entendent-ils un « non », mais plein d’hésitation ?
Quand nous sommes cohérents, nous pouvons parfois dire « oui » à quelque chose, et parfois « non » à la même chose, à un autre moment. Mais quand c’est oui, c’est oui. Et quand c’est non, c’est non. A ce moment-là. C’est aussi là que se trouve la structure. Dans la clarté, la cohérence… qui viennent à nouveau d’un choix posé à un moment donné.
Toujours dire « oui » ou « non » aux mêmes choses est évidemment possible aussi, mais c’est une façon de fonctionner moins flexible, moins fluide. Perso, j’adore la possibilité d’avoir des louloutes près de moi dans le divan, et je trouverais dommage de nous priver de ces moments-là, simplement parce que parfois nous avons des visiteurs ! Je ne trouve pas non plus respectueux pour ces mêmes visiteurs, de leur imposer ce qui me fait plaisir à moi…
La structure n’est pas forcément quelque chose de rigide. Elle peut aussi évoluer avec le temps.
Quand nous accueillons un chiot, pour assurer sa sécurité et son bien-être, nous utilisons des parcs, des cages, ou des barrières pour bébés pour limiter son espace disponible. Ces accessoires donnent une structure à son espace, sans que nous ne devions intervenir en permanence pour interdire l’accès aux escaliers, ou à d’autres parties de la maison.
Puis Bébé Chien grandit… et au fur et à mesure de son évolution, il aura accès à de nouveaux espaces. La structure mise en place évoluera avec lui.
Alors oui, nous avons tous besoin de structure ! Et nos chiens ont besoin de nous pour les encadrer. En ce qui nous concerne nous, humains, quand la structure ne vient pas de l’extérieur, c’est à nous de la créer, puis d’avoir l’auto-discipline de la respecter ensuite. Pas évident, je sais 😉 !