Puisque les résultats ophtalmo pour Keziah étaient bons, nous sommes passés à l’étape suivante : les radios de dysplasie hanches et coudes. C’est un peu plus contraignant comme examen, mais cela fait aussi partie des vérifications importantes, pour éviter autant que possible de transmettre aux futurs chiots, des soucis qu’on aurait pu éviter.
Planifier d’élever une portée, c’est une grosse aventure, pleine d’inconnues ; comme pour la vie en général, on n’y maîtrise pas grand-chose. Il n’y a jamais de garantie nulle part, mais nous estimons que si nous nous lançons, c’est notre responsabilité de faire un maximum pour que tout se passe bien. Cela implique toute une préparation, et c’est la phase dans laquelle nous nous trouvons à présent, avec les tests. Si l'un d'entre eux devait s'avérer négatif, cela mettrait un point final à l'aventure...
Pour cet examen, nous sommes allés chez un vétérinaire spécialisé (qui peut délivrer les documents officiels). Nous avons été accueillis dans la salle d’attente par 2 petits chiens du personnel de la clinique, il n’y avait personne d’autre. Aucune tension. Keziah était détendue, et nous aussi.
Puis est apparue une autre boule de poils, complètement craquante, qui se prenait déjà pour le roi du monde du haut de ses 8-10 semaines estimées… un superbe chaton, que quelqu’un a amené à la clinique ! Il faut savoir que Keziah n’a jamais approché de chat de toute sa vie. Nous étions curieux de voir comment la rencontre allait se produire.
Ce petit chat n’a, à aucun moment, craint la présence ni le contact avec notre louloute, toujours très calme, même si apparemment intriguée. Il ne nous restait plus qu’à observer l’interaction magnifique qui s’est établie entre ces deux-là, le plus naturellement du monde ! Le chaton est venu au contact plusieurs fois, avant de repartir vivre sa vie en bondissant ici et là pour quelques minutes, puis revenir de plus belle…
C’était tout simplement extraordinaire de simplicité, de respect et d’espièglerie…
Une belle leçon de simplicité qui illustre une fois de plus que la socialisation est un concept beaucoup plus large que la simple fréquentation de congénères…
Je considère que la socialisation consiste bien davantage à « ouvrir l’esprit » des chiots pour qu’ils puissent développer, tout au long de leur vie, les compétences nécessaires pour vivre un quotidien serein et s'adapter aux situations nouvelles, que de les confronter à des situations précises pour qu’ils s’y habituent… L’intention n’est pas du tout la même !
« Ouvrir l’esprit » consister à accompagner le rythme de son chiot et s’adapter à sa communication pour lui donner les outils de son propre épanouissement. Pour qu’il puisse faire face aussi aux situations nouvelles et inattendues.
« Confronter pour habituer », c’est rester à un niveau plus superficiel où on enregistre simplement une expérience.
Un peu comme « donner un poisson à quelqu’un » ou « lui apprendre à pécher » …
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Je suis rentrée de cette matinée, complètement épuisée. Emotionnellement. Là, j’ai pu prendre la mesure de mes attentes, cachées derrière des raisonnements logiques…
Comme je l’ai dit plus haut, s’il s’était avéré qu’un des tests soit négatif, tout le projet s'arrête. D’un coup. Sans alternative possible. Et ça aurait été un deuil à faire pour moi, puisque Keziah est la seule de nos louloutes à pouvoir assurer une descendance à notre petite famille canine. Il reste encore pas mal d'étapes, toutes relativement incertaines, dépendantes de Mère Nature...
Sachant aussi que je n’ai aucune prise sur ces différentes étapes et qu’il faut « faire avec » ce qui se présente, j’ai choisi d’adopter l’attitude de « On verra bien ; quoi qu’il se passe, ce sera pour un mieux. Même si tout ne se passe pas comme espéré, je serai capable de l’accepter et de m’adapter, une fois la déception digérée ».
Malgré tout, une fois rassurée sur ce résultat-ci, j’ai pris en pleine figure l’importance de cette aventure pour moi… et j’ai été assommée par mes propres émotions. Hors service pour l’après-midi… je l’ai reconnu et accepté.
Nous avons beau être capables de nous raisonner mentalement, cela n’empêche pas nos émotions de vibrer en arrière-plan et de nous influencer fortement !
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Souvent, quand nous faisons l’acquisition d’un chiot ou d’un chien, nous avons beaucoup d’attentes, certaines très claires, et d’autres beaucoup moins… voire totalement
inconscientes. Ces attentes viennent colorer, plus ou moins discrètement, nos réactions...
Puis la boule de poils débarque à la maison et nous sommes confrontés à la réalité concrète de sa présence, et à tous les défis inattendus que cela représente ! Après tout, c’est un être vivant, qui a une personnalité propre, et peut-être aussi des besoins et des envies que nous n’avions pas prévus, ou qui ne cadrent pas avec notre « projet ».
Ici aussi, adopter une attitude d’acceptation, d’ouverture et de curiosité ne peut être que bénéfique, même si ce n’est pas facile. Au minimum, cela nous libère de la pression de devoir tout résoudre tout de suite, de la peur de ne pas être à la hauteur et perçu comme incompétent !
Accepter les émotions qui se manifestent, tant chez soi que chez le chiot/le chien, face à ces défis imprévus, est essentiel… Souvent, nos stratégies « réflexes » ne sont pas celles qui peuvent nous faire avancer, au contraire :
- ignorer, voire rejeter le côté émotionnel en rationalisant tout,
- chercher à résoudre le « problème » en essayant toutes les méthodes disponibles, plutôt que de se demander ce qu’il y a derrière cette difficulté (parfois, on trouve, parfois pas – mais notre état d’esprit a déjà changé quand on se pose la question),
- se résigner, laisser tomber,
- attendre que la quelqu’un d’autre résolve le problème pour nous (et au plus vite, svp !),
- …
Quand nous acceptons de reconnaître la composante émotionnelle, quelque chose se relâche. Et nous pouvons choisir de porter un regard différent sur l’inconfort auquel nous faisons face. Souvent, alors, nous avons des idées que nous n’aurions pas eues autrement…
Plutôt que de chercher à changer l’autre, nous entrons dans un contact qui permet de l’accompagner, comme il est… peu importe que cela corresponde à nos attentes initiales, ou pas.
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Quand nous choisissons d'intégrer un nouveau membre de la famille, avec qui nous souhaitons entrer véritablement en relation, honorer les émotions de part et d'autre rend tout le processus beaucoup plus riche!
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