Je reste dans la continuité de l’article de la semaine dernière 😉, où j’avais abordé l’importance d’apprendre à être présent, à soi comme à l’autre, dans les détails du quotidien, pour construire un lien cœur à cœur.
L’approche classique de l’éducation canine met fort l’accent, par exemple, sur les éléments extérieurs et la liste infinie de choses auxquelles tout chiot doit impérativement être confronté, avant l’âge fatidique de 4 mois, sous peine de ne pas pouvoir s’intégrer harmonieusement dans notre société.
Nous revenons à la liste de cases à cocher où un chiot devrait idéalement avoir rencontré X dizaines de personnes différentes, idem pour les chiens, le trafic routier, les trains, les tracteurs, les vélos, les motos, X espèces animales, les bruits, les centres villes, les marchés, les visiteurs, les déguisements, etc.
Toutes les expériences que nous pouvons présenter à nos chiots sont bénéfiques, à condition qu’elles soient positives et qu’elles aient lieu dans le respect de son rythme et sa personnalité. Or souvent, quand nous sommes sous pression parce que la liste est si longue et que nous voulons tout faire, nous avons tendance à précipiter les choses, à multiplier les expériences pour rester dans le timing des 4 mois, et nous oublions que ce qui compte le plus, c’est comment l’expérience se déroule. Que la qualité compte plus que la quantité.
Ce que je souhaite souligner ici, surtout, c’est que l’accent est mis sur les éléments extérieurs, ce qui implique un nombre impressionnant d’expériences et de conditionnements. D’où la pression. C’est aussi mettre l’accent sur des choses sur lesquelles nous n’avons pas le moindre contrôle, puisque c’est extérieur à nous.
Et si on faisait plus simple ?
Comment ?
En se focalisant sur le lien entre nous et notre chiot/chien, plutôt que sur les éléments extérieurs. Ce lien-là, il n’y en a qu’un seul. Et il nous appartient de le construire, de le développer, en permanence dans la vie de tous les jours. Je parle de lien, de dialogue, de flexibilité. Pas de conditionnement.
Quand c’est cet apprentissage-là (et oui, communiquer aussi, ça s’apprend !) qui est au centre de notre attention, alors nous sommes en mesure de guider nos chiots et nos chiens, quelles que soient les circonstances, en prenant les décisions qui privilégient le bien-être de chacun (plutôt que l’obtention d’un résultat spécifique). C’est un apprentissage pour les deux partenaires, qui fait grandir chacun ainsi que la relation.
Alors, il n’y a plus aucune pression. Nous sommes libres d’évoluer à notre rythme, comme une équipe de partenaires humain-canin. Au gré des situations et des expériences qui se présentent à nous. Il n’est plus question d’apprendre à son chiot/chien comment se comporter ou quoi faire, de se focaliser sur la « technique » ; mais de faire équipe et de communiquer. Nous guidons nos chiens tant qu’ils en ont besoin. Eux se détendent et nous font confiance ; c’est là aussi qu’ils développent leur propre confiance en eux, et leur capacité à éventuellement développer de nouvelles compétences, quand ils sont prêts.
Pour moi, c’est un des aspects très riches du travail en ligne.
J’ai donné pendant 20 ans, des cours à domicile et sur un terrain, donc toujours en présentiel (c’est une expression qui n’existait même pas à l’époque 😉). Et immanquablement, dans ces contextes-là, toute l’attention est portée sur le chien : ce qu’il fait ou pas, ce qu’il fait de bien, ou de « mal », ce qu’il doit apprendre ou désapprendre, ce qui doit changer chez lui …
Pourtant, dans toute relation, il y a deux individus, qui s’influencent mutuellement justement parce qu’ils sont en lien. Une relation, c’est un partenariat, un flux d’informations et d’émotions bidirectionnel. Pas un mode de fonctionnement où l’un demande et l’autre exécute, même avec une récompense à la clé.
Le travail en ligne, hors de la présence du chien, crée un espace d’échange entre vous et moi où nous pouvons aller voir plus loin que les comportements canins, et s’interroger sur la dynamique de l’interaction et sur le rôle que la personne joue, souvent de façon inconsciente. Comment vous et votre chien vous influencez l’un l’autre, et comment arriver à davantage d’harmonie dans certaines situations qui sont difficiles pour vous.
Le travail en ligne permet d’aller voir plus loin, sous la surface, quelles sont les émotions qui interviennent, tant pour vous que votre chien. Il y a tellement plus à considérer qu’un simple comportement ! Ils ne sont pas des machines, nous non plus, alors parfois la communication est compliquée, pleine de malentendus et d’interprétations qui nous éloignent au lieu de nous rapprocher.
Puisque j’ai abordé plus haut la question de la socialisation des chiots, laissez-moi vous expliquer brièvement comment elle est intégrée dans le travail en ligne, selon mon approche. N’importe apprentissage est théorique, qu’il ait lieu en ligne ou pas… jusqu’à ce qu’il soit appliqué concrètement dans la vie de tous les jours !
- La priorité est donnée au lien que vous construisez avec votre compagnon, dans la vie de tous les jours. Les occasions ne manquent pas d’apprendre comment il fonctionne et comment vous pouvez fonctionner ensemble de la façon la plus optimale possible. Avant de penser à faire des expériences dans le « grand monde », il me semble logique d’établir un lien et un contact dans les situations faciles du quotidien, que nous abordons ensemble. Alors vous avez des outils pour gérer un niveau de difficulté plus élevé, quand chacun est prêt.
- La socialisation, c’est un terme très large qui englobe toutes les expériences, pas seulement le nombre de chiens côtoyés en cours collectifs. Donc socialiser son chiot, c’est choisir avec soin des expériences qui ont le plus de chances d’être positives et du coup, constructives. Choisir ces expériences est une première étape. Faire preuve de flexibilité ensuite est la seconde étape : selon la réaction du chiot, nous nous adaptons simplement avec, comme boussole, son bien-être et notre lien de confiance en devenir. C’est ce qui guidera nos choix et nos décisions, non seulement avant, mais également pendant et après l’expérience. Nous analysons ensemble comment gérer les situations, et quelles informations retirer après coup.
- La qualité, pas la quantité ! A nouveau, quelques expériences positives auront un impact bien plus constructif sur du long terme, qu’une longue série de confrontations/expositions à des situations, dont certaines ne sont pas si positives que ça…
- Tout ne s’arrête pas à 4 mois ! Même si le chiot change de phase et devient pré-ado, il continuera à apprendre pendant toute sa vie. Alors, cool ! Pas de pression ni de précipitation. A nous d’ajuster notre façon de l’accompagner, selon ses besoins qui évoluent.
Le travail en ligne permet de vous préparer à ces différentes expériences grâce à mes conseils. Et nous pouvons en rediscuter par la suite, pour que vous soyez accompagnés tout au long du processus.
Votre chiot/chien et votre lien vont s’épanouir, et vous aussi, évoluerez au côté de votre compagnon !
Mon objectif principal est de vous accompagner dans toutes les étapes du développement de votre relation avec votre chien, dès que vous le souhaitez, quel que soit son âge 😉.