Début décembre, des clients m'ont contactée pour les aider avec le chiot qui venait d'arriver dans leur famille. Après environ un mois, ils m’ont demandé «quand il fallait commencer à travailler», avec leur petite louloute. J'ai souri, de tout coeur. En effet, les bases solides qu'ils avaient déjà commencé à construire pendant ce premier mois ne ressemblaient pas à du "travail" (en tout cas pas comme on s'y attend). Nous avions surtout pris soin de développer une communication attentive et respectueuse, et mis en place des outils qui permettent de vivre un quotidien paisible! Des fondations essentielles pour une relation épanouie!
Pour moi, apprendre à vivre ensemble, c’est un processus qui se déroule en permanence au quotidien, et pas lors de «séances de travail». Les compétences que cela nous demande de développer sont surtout la communication (observation/écoute et expression), la cohérence, et le respect de la personnalité, du rythme et des possibilités de chacun, chien et humain.
- Alors, un dialogue s’installe.
- Alors, nous comprenons comment communiquer avec nos amis canins avec clarté et à prendre les meilleures décisions possible. Nous devenons le guide dont ils ont besoin pour se sentir en sécurité, et choisir de nous accorder leur confiance.
- Alors, nous pouvons gérer le quotidien pour veiller au bien-être de tous. Pour que notre chiot apprenne la propreté, la solitude, et tout le reste, sans pression. Pour que l’accueil de visiteurs soit serein. Pour que les promenades soient des moments de détente. Pour que nos chiens puissent rester seuls quand c’est nécessaire. Pour que nos vacances avec eux se déroulent bien. Pour que les besoins de chacun soient satisfaits.
Le lien qui se crée, s’enrichit et se renforce à chaque expérience. Sans qu’aucune notion d’obéissance ne soit nécessaire.
Quand des clients me parlent de « travailler » avec leur chiot ou leur chien, en général, ils parlent d’exercices « assis-couché-debout » et de marche au pied ou reste en place. Parce que tout le
monde pense que ce sont ces outils-là, ces conditionnements, qui seront les garants d’une bonne relation et d’une vie de famille harmonieuse. Pourtant, il est possible de poser un autre regard
sur la relation que nous souhaitons tous construire avec nos chiens. Au lieu d’apprendre à nos chiens à obéir, nous apprenons à communiquer avec eux avec justesse, clarté et cohérence. Et
eux n’attendent que ça pour répondre ! Ensemble, nous apprenons à évoluer dans les situations concrètes du quotidien.
Finalement, quel est le rapport entre « un chien qui obéit au doigt et à l’œil » et notre désir à chacun, de construire un lien, une complicité, avec les chiens que nous accueillons dans nos vies ? Parce que c’est bien pour cela, que nos chiens font partie de nos familles : pour la relation que nous souhaitons construire avec eux. Pas pour leur niveau d’obéissance !
Ce lien, auquel nous aspirons, se crée en permanence, une interaction à la fois, une expérience après l’autre. Il n’est pas question de séances, pour apprendre à se connaître l’un, l’autre, à communiquer et à vivre ensemble. Et parce que cette création de lien est constante, elle est faite de hauts et de bas. On ne peut pas arrêter le temps, et faire une pause dans un lien en perpétuelle évolution. Alors il y a forcément des erreurs, des dérapages, des apprentissages. C’est normal !
C’est là aussi que nous, nous grandissons. Ces apprentissages ne sont pas seulement pour nos chiots et nos chiens. Ils nous concernent au premier plan, parce qu’une relation se vit à deux. Ces expériences sont chacune l’occasion d’essayer de comprendre (quand c'est possible), de faire preuve de créativité dans la rechercher des possibilités à essayer, et si on y est prêt, de se remettre en question, soi. Parce que souvent, nos chiens jouent les miroirs. A travers nos réactions par rapport à eux, nous pouvons aussi mieux comprendre notre propre fonctionnement. Sans culpabilité. Juste pour avancer, d’un pas encore.
Un chien agréable à vivre dans le quotidien… ça peut être tellement de choses ! C’est subjectif. Parce que tout le monde n’a pas les mêmes attentes ou les mêmes désirs. Pour une famille, il y aura une interdiction formelle pour le chien de monter dans le divan. Pour une autre, c’est tout à fait autorisé, apprécié même. Certains vivent en ville, d’autres à la campagne ; cela ne nécessite pas forcément les mêmes compétences pour nos amis les chiens.
Et puis il y a « ce que nous souhaiterions », et ce qui est possible pour notre chien, en tant qu’individu à part entière. Parfois, ça colle bien ; parfois, pas du tout. Une personne qui adore marcher peut se retrouver avec un chien qui préfère de loin rester à la maison ; sans crainte ou problème particulier. Ce n’est pas forcément une question de race non plus. Juste de personnalité.
Quelqu’un d’autre pourrait être doté d’un tempérament hyper social, adorer voir des gens, et avoir pris son chien pour qu’il l’accompagne dans ces activités où il y a du monde, et peut-être aussi des chiens. Et puis voilà… le chien en question est mal à l’aise. Il a été socialisé correctement, mais il n’aime simplement pas ça.
L’obéissance n’y changera rien.
Le fait d’avoir construit un lien de confiance ne rend pas un chien moins pantouflard, ou plus sociable ; le but n’est pas de changer qui il est, mais d’apprendre à l’accepter exactement comme il est. Et quand cet espace d’acceptation est ouvert, souvent, les choses changent… d’elles-mêmes, sans rien forcer, quand on est prêt. Sans pression d’atteindre un objectif précis dans un délai donné.
Combien de chiens fréquentent des cours collectifs, justement parce qu’ils sont mal à l’aise avec leurs congénères ? Pour changer ça. Pour qu’ils soient différents. L’intention est bien sûr de leur faciliter la vie : on se dit que si le chien apprend à aimer être avec des congénères, les promenades seront plus agréables pour tout le monde. Dans quelle mesure cela honore-t-il ou respecte-t-il ses émotions et sa personnalité ?
Je suis profondément introvertie. Rien ne pourrait changer ça, même avec les meilleures intentions du monde ; parce que c’est simplement qui je suis (sauf en ce qui concerne le partage de ma passion !). Ce n’est pas négatif ; c’est. C’est bien plus agréable pour Manu et pour moi, quand il participe sans moi à des activités où il y a du monde. Parce que je n’ai pas à me forcer, et lui n'est pas mal à l'aise à cause de mon inconfort.
Quand nous sommes capables d’accepter notre chien tel qu’il est, peut-être y a-t-il des activités ou des possibilités qui tombent à l’eau, mais la qualité du lien, elle, s’intensifie chaque fois que notre compagnon se sent entendu et respecté. Et sans doute sommes-nous aussi davantage disposés à chercher plus loin… quelles sont les activités/possibilités qui pourraient convenir aux deux ? Même si ce n’est pas ce qui avait été initialement prévu.
Construire un lien, c’est, d’une certaine façon, un travail de tous les jours. Mais la notion de travail s’accompagne souvent d’une pression qui ne nous apporte rien de constructif… A quel âge mon chiot doit-il être propre ? Quand il sera prêt, selon son rythme, grâce à notre accompagnement et notre patience.
Alors plutôt que de parler de travail, je parle d’accompagnement.
L’important, c’est d’accompagner et d’encadrer nos loulous, pour leur permettre de s’épanouir à leur rythme et selon qui ils sont, tout en nous respectant nous-mêmes aussi !
Et je vous accompagne dans l’accompagnement de vos compagnons canins 😉.
Construire une relation, et développer certaines compétences qui facilitent la vie, c’est dans l’intimité du quotidien que cela se fait. Un petit détail par-ci, un petit détail par-là. Sans pression. Sans échéance.
Voilà pourquoi je propose maintenant principalement du travail en ligne. C’est, je trouve, la formule qui me permet le mieux de vous aider, par rapport à ce que vous vivez dans votre quotidien. Je peux soutenir le développement de la relation unique que vous souhaitez créer avec votre compagnon, selon vos valeurs, vos tempéraments respectifs et ce qui compte pour vous, tout en respectant votre rythme. A vous ensuite d’appliquer mes conseils dans votre quotidien !
Cette formule permet également de prendre en compte le côté émotionnel, tant chez la personne que chez son chien. C’est fondamental, parce que les émotions font partie intégrante de n’importe quelle relation, et qu’elles ont une énorme influence, à tous niveaux !
C’est aussi cet aspect-là qui fait que la notion de « travail » est remplacée par celle de « dialogue » et de « processus ».