Mini story… d’épillet! C’est de saison…
Vous le savez certainement, en cette saison, les épillets sont un peu partout. Ces petits petits épis peuvent causer des dégâts importants en s’incrustant sous la peau ou en entrant dans le corps par différents orifices.
L’été dernier, un matin, je me suis installée dans le divan comme à mon habitude pour siroter mon café. Shaddaï est venue se coucher à côté de moi, rien d’inhabituel là non plus. Elle fait souvent sa toilette dans le divan… Ce matin-là, pourtant, alors que tout semblait “comme d’habitude”, j’ai remarqué quelque chose de différent: elle se léchait la patte, puis me regardait. Se léchait la patte, puis me regardait. Après 2-3 répétitions, je me suis dit qu’elle essayait de me faire passer un message, et j’ai examiné sa patte. En effet, entre deux coussinets, il y avait un petit abcès, avec une pointe d’épillet qui dépassait encore. Je n’ai pas réfléchi… j’ai délicatement tiré sur le morceau apparent (j'ai su après que c'était déconseillé, mais j'ai agi par réflexe), et tout est sorti. J’ai désinfecté puis j’ai appelé le vétérinaire, qui m’a confirmé qu’il n’y avait rien d’autre à faire, sinon surveiller.
Voilà un des exemples de notre vie de tous les jours, qui illustre comment l’attention mutuelle et la communication peuvent nous servir en pratique!
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Quand il fait chaud, nos promenades sont très matinales. Mais à ces heures-là, nous ne sommes pas les seules à profiter de la fraîcheur! C’est à ces moments-là que nous avons le plus de chances de croiser la route de lièvres, chevreuils, faisans, etc.
95% du temps, tout se passe bien; soit parce que nous ne croisons personne, soit parce que je repère les animaux avant les louloutes et que je les remets en laisse à temps. Les 5% restants, par exemple quand un lièvre sort soudainement d’un champ 10 mètres devant nous, elles le coursent. Heureusement, ma petite troupe est de retour dans les 2 minutes (ça n’a pas toujours été le cas! je vous raconterai ça plus tard ;-)) …
Bien entendu, il m’est impossible de savoir à l’avance si la promenade sera sereine ou plus stressante. Alors par défaut, en bonne humaine que je suis, je suis souvent un peu tendue, même si je parviens aujourd’hui à surveiller mon environnement et à communiquer avec les louloutes en restant calme (la majorité du temps).
Il y a quelques jours, j’ai observé que je me trouvais dans cet état de légère vigilance. Comment je le sais? C’est une question simple qui peut sembler bête, mais c’est justement l’objet de mon article ;-) Je le sais parce que mon corps me le dit: ma respiration change, mes battements de cœur s’accélèrent, j’ai éventuellement une boule qui se forme dans l’estomac, une éventuelle sensation de chaleur, je transpire, ma voix qui change, etc… tous ces signaux physiologiques m’informent de mon état émotionnel. Etat émotionnel qui va immanquablement guider mes actions! Mais aussi, et surtout, état émotionnel que les louloutes perçoivent, peut-être même avant moi, et qui influence instantanément ma façon de communiquer avec elles: ma voix se durcit et perd de son assurance en même temps, mon niveau d’exigence augmente rapidement, mes gestes sont plus rapides et plus brusques, etc.
Nos émotions influencent directement les réactions chimiques qui ont lieu dans notre corps, et nos chiens les perçoivent avec beaucoup de finesse, sans doute entre autres à l’odeur.
Vous avez certainement déjà observé votre chien changer de comportement instantanément alors que vous commenciez à sentir un début de tension intérieure…
Dès que mes émotions changent ma façon de communiquer avec les louloutes, comme dans cet exemple, elles se mettent elles-mêmes automatiquement en état d’alerte, et scrutent l’environnement, à la recherche de ce qui provoque ce changement chez moi (qu’est-ce que je ne veux pas qu’elles voient?). La tension monte encore d’un cran…
Pourquoi? A cause de l’incohérence entre mes actions et mon ressenti, ou ce qui émane de moi, qui rend ma communication instable et “non fiable”. Heureusement, il m’arrive aussi (souvent quand même!) d’arriver à rester totalement calme et cohérente dans ce contexte de promenade matinale; alors elles sont à l’écoute et réceptives, sans la moindre tension.
La réflexion principale que ça m’inspire, concerne notre cohérence dans notre communication. Quand nos émotions, nos mots, nos actions sont sur la même longueur d’onde, nos chiens reçoivent un message clair et authentique, qu’ils ne mettent pas en doute.
En éducation canine, la majorité du temps, on demande par exemple aux personnes de féliciter leur chien avec une voix aiguë, un débit rapide, de l’enthousiasme dans la voix . Et si on est honnête, on se retrouve souvent à mettre un place tout un cirque, superficiel, de bruitages divers et variés (voix ultra-aiguë) , de grimaces (sourire forcé), de stratagèmes (regarde comme je te caresse… peu importe si tu n’en as pas envie)… comme s’il suffisait d’appuyer sur ces boutons-là pour communiquer à notre ami canin que nous sommes contents.
Et le chien? Soit il monte en excitation, soit il semble rester indifférent, ou encore il tente de s’éloigner comme il peut, mal à l’aise…
Pourquoi? Parce qu’il sent notre manque de cohérence et de sincérité, et qu’il ne sait pas trop quoi en faire... alors il fait n'importe quoi! Les vraies émotions, d’appréciation, de joie (puisqu’on parle ici de récompenser) sont absentes… et notre chien le sait.
Quand notre communication reflète notre état intérieur par contre, ils réagissent très bien!
Quand nous avons déjà vécu un certain type de situation négative (mon chien n'est pas revenu, il s'est bagarré, etc), et qu'une situation similaire se présente, notre réflexe sera d'appréhender à nouveau une issue négative, par peur; nous nous sommes déconnectés avant même qu'il ne se passe quoi que ce soit. "Si ça s'est mal passé la fois dernière, il y a de fortes chances que ça soit de nouveau le cas cette fois-ci". Cette simple pensée nous fait perdre notre cohérence, et est automatique accompagnée de toute une série de signaux physiologiques que nos chiens captent... du coup, en effet, 95% du temps, ce que dont nous avions peur se vérifie! Non pas parce que le chien allait forcément répéter un comportement adopté précédemment, mais parce que nous n'étions pas dans un état d'esprit qui nous permette de prendre les bonnes décisions... Souvent, c'est le début d'un cercle vicieux dont il peut être compliqué de sortir.
Heureusement, le principe est le même dans l'autre sens: quand les choses se passent d'habitude bien, nous nous attendons à ce que cela continue; nous restons présents et cohérents. Et tout se passe effectivement sans anicroche la grosse majorité du temps... S'il devait y avoir un petit dérapage, nous serions en état de faire le nécessaire pour rectifier le tir, et resterions dans un climat constructif.
Alors si nous voulons réellement communiquer avec nos chiens, il est primordial que nous soyons aussi à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur de nous, conscient des messages que notre corps nous envoie, sans s'auto-juger/critiquer, pour trouver cette longueur d’onde cohérente et juste, à laquelle nos amis canins aspirent à répondre!
Et quand nous ne trouvons pas cette cohérence, donnons-nous d'abord le temps de retrouver nos esprits et notre calme!
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