J’entends souvent des personnes me dire que leur chien a soudainement changé de comportement. “Tout à coup, il s’est mis à aboyer comme un fou”... à mordiller, à grogner…
Face à une nouvelle difficulté, la tentation est grande pour nous de vouloir simplement faire disparaître ce “clou dans la chaussure”.
Pourtant, la grosse majorité du temps, quand un nouveau comportement dérangeant se manifeste chez nos compagnons canins, c’est seulement parce que leur vase déborde! Oui, le débordement est soudain; mais pas le remplissage! Et ce n’est pas en poussant un bouchon dans le vase (un peu bizarre, l’analogie, j’avoue…) qu’on va arranger quoi que ce soit!
J’admets sans souci que nous puissions être surpris, parce que nous n’avons rien vu venir. Mais cela signifie-t-il qu’il n’y a pas eu de signaux avant-coureurs? Ou plutôt que nous ne les avons simplement pas perçus?
Nous avons naturellement tendance à nous focaliser sur le comportement dérangeant, qui n’est finalement qu’un symptôme. C’est seulement la partie visible de l’iceberg.
Exactement comme pour nous. Une colère ou une tristesse, avant de finalement s’exprimer, s’est construite peu à peu. Nous ne l’avons pas remarqué… et du coup, nous sommes étonnés ou perdus quand elles arrivent à la surface
Plutôt que de concentrer notre attention sur les symptômes, nous avons de bien meilleures chances d’arranger les choses si nous prenons la peine d’observer le contexte, ce qui s’est passé avant, notre état émotionnel ou celui de notre chien, etc. Par exemple, un chiot qui s’est énervé en jouant est beaucoup plus susceptible de grogner ensuite si on essaie de lui mettre une limite… non pas pour “défier notre autorité”, mais simplement parce que cette limite, c’est la goutte qui fait déborder son vase! Et grogner, c’est juste une façon canine de s’exprimer.
Alors, au lieu d’essayer d’endiguer les débordements, soyons plus attentifs à la façon dont le vase se remplit, au fur et à mesure des circonstances et expériences que notre compagnon vit, selon son point de vue à lui. Pour cela, à nous d’apprendre à décoder les signaux discrets au travers desquels nos chiens, nos chiots, nous communiquent leurs humeurs et émotions. Nous serons mieux à même de percevoir de petits changements, et pourront alors agir avant qu’un débordement ne se manifeste. Cette impression de “changement soudain” n’aura plus lieu d’être!
C’est un peu une invitation à rester plus présent au quotidien, plus attentif aux détails (sans devenir hyper-vigilant!), à observer avec douceur. A accepter aussi de reconnaître quand nous avons “raté le coche”... et en tirer les enseignements pour la suite. Une chose est sûre, cela évite bien des malentendus et des conflits potentiels.
En plus, apprendre à être davantage présent apporte bien plus que d’éviter des malentendus!
Au gré de chaque moment présent, nous construisons nos liens d’aujourd’hui, et ceux de demain… Il y a quelques jours, ma Shaddaï a fêté ses 11 printemps. Ces 11 années partagées sont la somme de tous nos moments partagés. Chacun d’eux est présent dans le lien que nous partageons, elle et moi, aujourd’hui; il est imprégné de 11 ans d’expériences, d’échanges, et d’amour.
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